Formation "lecteur"

Publié le par annekenallemagne

Formation "lecteur"

Hier, je participais à une formation "lecteur" organisée par la chorale de la cathédrale, pour pouvoir lire les lectures à la messe ... Non que je veuille exposer de manière ostentatoire mon accent français si süß (mignon), mais j'en avais entendu beaucoup de bien, et je voulais savoir pouruoi et comment c'était si bien !!

Pour être franche avec vous, j'ai failli revoir mes ambitions et le bienfondé de ma curiosité, en apprenant que cela durait de 9h30 à 18h un samedi ... Allait-on recommencer par le B-A BA ?? (à propos, B-A BA, ça a l'air purement français, ils ne comprennent pas cette expression pourtant très imagée, les allemands !).

En fait, un formateur-acteur spécialisé pour le travail avec les groupes d'Eglise nous a admirablement tenu en haleine jusqu'au milieu de l'après-midi. Nous, c'était un groupe de 18 adultes : choristes, diacres et sacristain.

Tout d'abord, se détendre et prendre conscience de son corps (comme à la chorale) : "s'il vous plaît, tous en chaussette !" Nous avons alors marché en lisant une petite phrase de Shakespeare.

Il nous a ensuite parlé des 4 éléments et de leur importance dans notre corps : la terre que l'on ressent par les pieds (comme si nos jambes étaient les piles d'un pont), l'eau, fluide dans notre ventre, l'air : comme s'il on avait un grande fraise renaissance en guise de col et que l'on devait inspirer très haut, et le feu, cette énergie qui se trouve dans notre bas-ventre (il parlait même des gonades).

Puis nous avons travaillé les différentes raisonnances que l'on peut donner à notre voix :

  • raisonnance de poitrine (voix grave, masculine, sûre de soi, qui en impose),
  • la raisonnance de tête (je suis gentille, ne me fais pas mal !),
  • la raisonnnance nasale (qui donne un air de supériorité)
  • la raisonnance derrière les oreilles (musicale)

Il nous a demandé de nous mettre par groupe de deux et de jouer l'annonciation "Comment cela va-t-il se faire ? - l'Esprit du Seigneur viendra sur toi." et de jouer au ping pong avec ces deux phrases, sur tous les tons, en articulant, en s'éloignant l'un de l'autre, ... On s'est bien marré !!

Nous en sommes enfin venu à la lecture de la Bible : le but, c'est d'acrocher l'attention de l'assemblée qui écoute ... pour éviter qu'elle ne s'endorme !

Son truc, c'est de vivre le texte comme si l'on y avait été : nous avons un secret (on y était), mais nous ne pouvons pas le dévoiler (on doit lire le texte de la Bible sans en dévier !) : c'était le jour ou la nuit ? à quelle saison ? où étais-je dans la scène ? ai-je vu moi même ? quels vêtements portaient les protagonistes ? avaient-ils des chaussures ? il sentait bon ? il était beau ? ...

Chacun à notre tour, nous avons lu un texte, il nous interrompait systématiquement après 2 phrases, s'approchait du lecteur et lui posait encore tout plein de questions encore plus précises que les questions ci-dessus, en lui disant : tu ne dévoiles rien de ce que tu as vu, mais tu y étais, n'est-ce pas ?

Il m'a demandé de lire d'abord le texte en français, puis en allemand, et me disait que ce serait chouette, si je lisais, de dire une des phrases dans ma langue natale : oui, j'ai un accent et j'assume, et voilà comment je vis ce texte dans ma langue maternenne. J'imagine la tête de nos prêtres en soutante si je fais ça un jour sans prévenir ... surprise !! En tous cas, je pourrai utiliser ces conseils pour les fois où je suis Kantorin et que je chante le psaume. 

Publié dans Catho

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M
j'ai appris le nom d'une science que je ne connaissais pas ce we : la posturologie.. Je me demande si votre formateur ne s'en est pas inspiré !
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